Mire
Se laisser
Emporter
Par son zéphyr
Suivre son regard
Doucement
Sans courir
Se placer
Devant sa mire
Pour qu’elle vise et tire
Sans ratée
sans rater.
Impressions
Impressions
Ces mains qui se hâtent,
Se croisent, se heurtent
Et se bousculent.
Ces tremblements de vie
Dans ces images éclairs
Qui défilent et s’enfilent
Entre ombre et lumière.
Illusion optique
Liquez sur l’image pour l’agrandir et :
Réveil
Les noeuds des souffles
En spirales
Qui rejoignent,
Plus haut, l’air lié,
De la vie
Et ce lit fatal
Refait et défait souvent
Aux quatre vents
L’art aborigène
4000 ans ! Accrochés à leurs terres ancestrales malgré les raz de marées et les tsunamis de la colonisation avec ses bienfaits et ses méfaits, les aborigènes ont su survivre et préserver les fondements de leur culture commune.
C’est au coeur du désert australien, à Papunya, qu’en 1971 la peinture aborigène contemporaine est née sous l’influence de l’instituteur anglo-saxon Geoffrey Bardon qui proposa à ses élèves, bientôt rejoints par des initiés, de reproduire les motifs des dessins rituels réalisés à l’occasion des cérémonies en l’honneur de la fourmi à miel.
Honey Ant Dreaming (Rêve de la fourmi à miel), de Johnny Lynch Tjapangati (1922-1981) Ocre et acrylique sur bois, 59 x 87 cm -1973, collection privée Geoffrey Bardon :
Une intéressante analyse sur le superbe Blog d’Inton.
Ces cérémonies, rituels religieux, gravitent autour de la notion du rêve « Dreaming ». Le rêve exalte les actes et les exploits des êtres mythiques et des ancêtres créateurs, comme les Pythons Arc-en-ciel, les Hommes-Eclairs et les Tingari, qui, sous leur apparence humaine ou sous d’autres formes, ont parcouru un univers encore amorphe, créant tout ce qui s’y trouve et instaurant les lois qui régissent le comportement social et religieux.
Tourmente
Pour me changer les idées, j’ai eu envie de m’évader du coté du vieux continent qu’est l’Afrique. Le Sénégal, pays de L. S. Senghor, où j’ai fait pas mal de séjours, quelquefois assez prolongés, me revient en force et j’ai donc butiné l’un de ses poètes au mot sûr, dur, vrai et amer. Mon choix final se porta sur le poéte Sadiouka Ndaw, un enseignant, adorant V. Hugo, A. Musset et J. de la Fontaine… Originaire de Rufisque, dans la région de Dakar, il aime son pays et tiens à y rester pour contribuer à son éveil, il est enraciné dans ses valeurs socioculturelles qu’il assume pleinement la main tendue vers le monde pour prendre tout ce qui honore l’homme.
Ce monde balance dans la violence Partout tonne, sans répit, le canon.
Bombes, mines, machettes tout y passe, On tue, on mutile dans l’indifférence.
Cercle de feu, cercle infernal, Quel gâchis ! Par mépris la nature s’en mêle ;
La terre se déchire, le ciel se venge Le vent se déchaîne, l’eau s’enrage
Où trouver refuse quand c’est le déluge ?
Le haïku
Le haïku, terme crée par Shiki (1867-1902), est la forme de poésie la plus brève de toute la littérature mondiale, mais ses trois petits vers de cinq, sept et cinq syllabes permettent d’exprimer des sentiments profonds et des éclairs soudains d’intuition. Il n’y a ni symbolisme ni égotisme dans le haïku. Il saisit la vie comme elle s’écoule.
Le haïku est pour ainsi dire sans auteur. Mais dans l’intérêt porté à la trame simple, apparemment insignifiante, de la vie quotidienne – une feuille qui tombe, la neige, une mouche -, le haïku nous apprend à percer à jour la vie des choses et à prendre un aperçu de l’Éveil. Qui dit haïku ne dit pas forcément zen, mais qui dit zen dit haïku. Suivant Blyth, le haïku est « la fine fleur de toute la culture orientale ».
C’est le grand poète, Bashô, qui éleva le haïku à la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Parmi les autres poètes, il faut citer Buson, Issa, Ryokan et Shiki. Comme tous les arts japonais associés à l’esprit du zen, le haïku évoque la solitude, l’esseulement ou le détachement – sabi – et l’esprit poignant de la pauvreté – wabi. Il y est toujours question d’une saison : les pruniers en fleur pour le printemps ou les branches nues pour l’automne, par exemple.
Une orchidée du soir,
cachée dans son parfum,
la blancheur de la fleur.
(Buson).