Tourmente
Pour me changer les idées, j’ai eu envie de m’évader du coté du vieux continent qu’est l’Afrique. Le Sénégal, pays de L. S. Senghor, où j’ai fait pas mal de séjours, quelquefois assez prolongés, me revient en force et j’ai donc butiné l’un de ses poètes au mot sûr, dur, vrai et amer. Mon choix final se porta sur le poéte Sadiouka Ndaw, un enseignant, adorant V. Hugo, A. Musset et J. de la Fontaine… Originaire de Rufisque, dans la région de Dakar, il aime son pays et tiens à y rester pour contribuer à son éveil, il est enraciné dans ses valeurs socioculturelles qu’il assume pleinement la main tendue vers le monde pour prendre tout ce qui honore l’homme.
Ce monde balance dans la violence Partout tonne, sans répit, le canon.
Bombes, mines, machettes tout y passe, On tue, on mutile dans l’indifférence.
Cercle de feu, cercle infernal, Quel gâchis ! Par mépris la nature s’en mêle ;
La terre se déchire, le ciel se venge Le vent se déchaîne, l’eau s’enrage
Où trouver refuse quand c’est le déluge ?
Peuple d’ici ou d’ailleurs, pourquoi ce carnage ?
Hutus, Tutsis, Yorubas Bosniaques, Serbes, Croates
Tchétchènes, Viets, Canaques Juifs, Arabes, Kabyles
Blancs, Noirs, Jaunes, peu importe. Peuples, d’ici ou d’ailleurs, pourquoi cette rage ?
Devons-nous expier, l’antique sacrilège ? Sommes-nous maudits depuis la nuit des temps ?
Cessons de verser ce sang qui nous lie Sang qui génère, sang qui réconcilie.
Aux sages du monde, je rends hommage, Témoins du temps, ils nous ont avertis
Mais profanes, nous avons dédaigné Leur balise source de notre salut.
Peuples d’ici ou d’ailleurs, peuple arc-en-ciel, Sortez des ténèbres, retrouvez la clarté du jour.
Sadiouka Ndaw, (Clin D’oeil A Diamacoune).